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Le Septénaire dans les ouvrages exotériques
Nous pouvons étudier maintenant d'autres anciennes Ecritures, afin d'y voir si elles contiennent la classification septénaire et, si oui, à quel degré.
Disséminés dans des milliers d'autres textes Sanscrits, les uns qui n'ont pas encore été ouverts, les autres qui sont encore inconnus, ainsi que dans toutes les Pourânas, autant, si ce n'est même plus, que dans la Biblejuive, les nombres sept et quarante-neuf (7 ´ 7), jouent un rôle très important. On les retrouve dans les Pourânas, depuis les sept Créations, dans les premiers chapitres, jusqu'aux sept rayons du Soleil qui, lors du Pralaya 445 I, XXIV, I. final, se dilatent jusqu'à devenir sept Soleils et absorbent la matière de tout l'Univers. Ainsi la Matsya Pourânadit :
Dans le but de promulguer les Védas, Vishnou, au commencement d'un Kalpa, narra à Manou l'histoire de Narasimba et les événements de sept Kalpas 446.
Enfin la même Pourâna expose encore que :
Dans tous les Manvantaras, des classes de Richis 447 apparaissent [IV 209] par sept et sept et ayant établi un code de lois morales, retournent à la félicité 448.
Les Richis, toutefois, ne représentent pas seulement des Sages vivants, mais bien d'autres choses encore.
Dans la traduction de l'Atharva Véda par le docteur Muir, nous lisons ceci :
- Le temps (nous) porte en avant ; c'est un coursier aux sept rayons et au millier d'yeux, qui ne dépérit pas, qui est plein de fécondité. Les sages intelligents montent sur lui ; ses roues sont tous les mondes.
- Le Temps se meut sur sept roues ; il a sept moyeux ; l'immortalité est son essieu. Il est actuellement tous ces mondes. Le Temps s'avance avec hâte vers le premier Dieu.
- Une vibration complète est contenue dans le Temps. Nous le voyons exister sous bien des formes. Il est tous ces mondes dans le futur. On l'appelle "le Temps dans le Ciel le plus haut" 449.
Ajoutez maintenant à ceci le verset suivant des Volumes Esotériques :
L'Espace et le Temps ne font qu'un. L'Espace et le Temps n'ont pas de nom, parce qu'ils sont l'inconnaissable CELA, qui ne peut être senti que par l'entremise de ses sept Rayons – qui sont les sept Créations, les sept Mondes, les sept lois, etc.
446 Vishnou Pourâna, trad. de Wilson, I, LXXX.
447 Comme le dit Parashara, "Ce sont les sept personnes par lesquelles les êtres créés ont été protégés durant les divers Manvantaras. Parce que le monde entier a été imprégné de l'énergie de la divinité, elle a été appelée Vishnou, de la racine Vish "entrer" ou "imprégner" ; en effet, tous les dieux, les Manous, les sept Richis, les fils-des Manous, les Indras, les souverains des dieux, ne sont tous que la personnification de la puissance (Vibhoûtayah, puissances) de Vishnou" (Ibid., III, 18, 19.). Vishnou, C'est l'Univers et l'Univers lui-même est divisé dans le Rig Véda en sept régions, ce qui devrait être considéré comme une autorité suffisante, au moins par les Brahmanes.
448 Ibid., III, 15.
449 Hymne XIX, 53.
450 Vishnou est tout – les mondes, les étoiles, les mers, etc. Vishnou "est tout ce qui est, tout ce qui n'est pas... (Mais) il n'est pas une substance (Vastoubhoûta)" (Vishnou Pourâna, livre II, ch. XII ; Trad. de Wilson, II, 309). "Ce que les gens appellent le Dieu suprême, n'est pas une substance, mais en est la cause ; il n'est pas ici, là, ou ailleurs, il n'est pas ce nous voyons, mais, ce qui contient tout – l'Espace,"
451 Vishnou Pourâna, Trad. de Wilson, II, 306.
452 C'est pourquoi il est dit dans les Pourânas que la vue de nuit, de Dhrouva, l'étoile polaire et du céleste Marsouin (Shishoumâra, une constellation), "expie tout péché commis durant le jour" (Ibid. I, p. 306). Le fait est que les rayons des quatre étoiles appartenant au "cercle de perpétuelle apparition" – Agni, Mahendra, Kashyapa et Dhrouva – placées dans la queue de la Petite Ourse (Shishoumâra) – concentrés d'une certaine façon sur un certain objet, produisent d'extraordinaires résultats. Les Mages Astrologues des Indes, comprendront ce que nous voulons dire.
Si l'on se souvient que les Pourânas insistent sur l'identité qui existe entre Vishnou et le Temps et l'Espace 450 et que le symbole Rabbinique de Dieu est lui-même Maqom, l' "Espace", on comprend clairement pourquoi, en vue de la manifestation d'une Divinité l'Espace, la Matière et l'Esprit – l'unique Point central devint le Triangle et le Quaternaire – le Cube Parfait et, par suite, le sept. Le Vent Prahava – la force mystique et [IV 210] Occulte qui donne leur impulsion aux étoiles et aux planètes et régularise leur trajet – est lui-même septénaire. La Koûrma Pourânaet la Linga Pourânaénumèrent sept vents principaux de ce nom, vents qui sont les principes de l'Espace Cosmique 451. Ils se rattachent intimement à Dhrouva 452 (aujourd'hui Alpha), l'Etoile Polaire, qui se rattache à son tour à la production de divers phénomènes, au moyen des forces cosmiques.
Ainsi, depuis les sept Créations, les sept Richis, Zones, Continents, Principes, etc., des Ecritures Aryennes, le nombre a traversé la pensée mystique des Indiens, des Egyptiens, des Chaldéens, des Grecs, des Juifs, des Romains et enfin des Chrétiens, puis est venu s'échouer et s'est imprimé d'une façon indélébile dans toutes les théologies exotériques. Les sept livres antiques, volés par Cham dans l'arche de Noé et donnés à son fils Cush et les sept Colonnes de Bronze de Cham et de Cheiron, sont un reflet et un souvenir des sept Mystères primordiaux, institués suivant les "sept Emanations secrètes", les sept Sons et les sept Rayons – les modèles spirituels et sidéraux des sept mille fois sept copies qui en furent faites au cours des æons postérieurs.
Le nombre mystérieux est encore une fois en évidence dans les non moins mystérieux Marouts. La Vâyou Pourâna, corroborée par la Harivamsha, expose ce qui suit au sujet des Marouts – les plus incompréhensibles de tous les Dieux secondaires ou inférieurs, dans le Rig Véda :
Ils naissent dans chaque Manvantara (Ronde), sept fois sept (ou quarante-neuf) ; dans chaque Manvantara, quatre fois sept (ou vingt-huit) obtiennent l'émancipation, mais leur place est remplie par des personnes qui renaissent dans ce rôle 453.
Que sont les Marouts dans leur signification Esotérique et que sont les personnes "qui renaissent dans ce caractère" ? Dans le Rig et dans les autres Védas, les Marouts sont représentés comme les Dieux des Orages et comme les amis et alliés d'Indra ; [IV 211] ce sont les "Fils du Ciel et de la Terre". Ceci conduisit à une allégorie qui en faisait les enfants de Shiva, le grand patron des Yogis :
Le Mahâ Yogi, le grand ascète, en qui sont centrées les plus hautes perfections en matière de pénitence austère et de méditation abstraite par qui sont atteints les pouvoirs les plus illimités, sont accomplis des miracles et des merveilles, est acquise la connaissance spirituelle la plus haute et par qui est conquise éventuellement l'union avec le grand esprit de l'univers 454.
Le nom de Shiva est inconnu dans le Rig Véda, mais le Dieu correspondant y est appelé Roudra, nom employé pour Agni, le Dieu du Feu, dont les Marouts sont appelés les fils, dans la Ramâyana, et dans les Pourânas, leur mère Diti – sœur ou complément d'Aditi, dont elle est une forme – anxieuse d'avoir un fils qui détruirait Indra, est informée par le Sage Kashyapa que si, "animée de pensées absolument pieuses et conservant sa personne absolument pure", elle portait l'enfant dans son sein "durant cent ans" 455, elle aurait un tel fils. Mais Indra déjoua ses desseins. A l'aide de sa foudre, il divisa en sept parties l'embryon qu'elle portait dans son sein, puis divisa chacune de ces parties en sept autres morceaux, qui devinrent les divinités aux mouvements rapides, les Marouts 456. Ces divinités ne sont qu'un autre aspect, ou un développement, des Koumâras, qui sont, au point de vue patronymique, des Roudras, comme beaucoup d'autres 457.
453 Ibid., III, 15.
454 Hindu Classical Dictionary de Dowson, sub voc. "Shiva", p. 298.
455 Vishnou Pourâna, op. cit., II, 87.
456 Dans la Râmâyana, c'est Bâlâ-Rârna, frère aîné de Krishna, qui fait cela.
457 En ce qui concerne l'origine de Roudra, il est exposé dans plusieurs Pourânas que sa progéniture (spirituelle), créée en lui par Brahmâ, n'est limitée ni aux sept Koumaras, ni aux onze Roudras, etc., mais, "comprend un nombre infini d'êtres en personne et en équipements comme leur père (vierge). Alarmé par leur féminité, leur nombre, et leur immortalité, Brahmâ désire que son fils Roudra forme des créatures d'une nature différente et mortelle". Roudra, refusant de créer, se récuse, etc. et, par suite, Roudra est le premier rebelle (Linga, vâyou, Matsya et autres Pourânas).
Diti n'étant autre qu'Aditi – à moins que l'on ne nous prouve le contraire – nous disons qu'Aditi, ou l'Akâsha sous sa forme la plus haute, est le septuple Ciel Egyptien. Tout véritable Occultiste comprendra ce que cela veut dire. Diti, nous le répétons, est le sixième principe de la Nature métaphysique, le Bouddhi d'Akâsha. Diti, la Mère des Marouts, est une de ses formes terrestres, destinée à représenter, en même temps, l'Ame divine [IV 212] dans l'ascète, et aussi les aspirations divines, de l'Humanité mystique, à être délivrée des entraves de Mâyâ et à atteindre, par conséquent, la béatitude finale. Indra est aujourd'hui dégradé, à cause du Kali Yuga, époque durant laquelle ces aspirations ne sont plus générales, mais sont devenues anormales par suite de la diffusion d'Ahamkâra, le sentiment d'Egoïsme, ou sentiment du "Je suis" et de l'ignorance ; mais aux débuts, Indra était une des plus grandes Divinités du Panthéon Hindou, comme le démontre le Rig Véda. Sourâdhippa, le "chef des dieux", est tombé du rang de Jishnou, le "Chef des Légions Célestes" – le saint Michel Hindou – à celui d'un adversaire de l'ascétisme, ennemi de toute aspiration sainte. On nous le montre marié à Aindri (Indrânî), la personnification d'Aindriyaka, l'évolution de l'élément des sens qu'il épousa "à cause de ses attraits voluptueux" ; après quoi il commença à envoyer des célestes démons femelles pour exciter les passions des saints, des Yogis et "de les détourner des puissantes pénitences qu'il redoutait". C'est pourquoi Indra, désigné maintenant comme le "Dieu du firmament, l'atmosphère personnifiée" – est, en réalité, le principe cosmique Mahat et le cinquième principe humain Manas, sous son double aspect – comme se rattachant à Bouddhi et comme s'étant laissé entraîner en bas par le principe de Kâma, le corps des passions et des désirs. Ceci est démontré par le fait que Brahmâ dit au Dieu vaincu, que ses fréquentes défaites sont dues au Karma et étaient le châtiment mérité par sa débauche et pour la séduction de diverses nymphes. C'est dans ce dernier rôle que, pour échapper lui- même à la destruction, il tenta de détruire le futur "enfant" destiné à le vaincre – enfant qui, bien entendu, allégorise la volonté divine et ferme du Yogî, déterminé à résister à toutes les tentations de ce genre et à détruire ainsi les passions dans sa personnalité terrestre. Indra réussit de nouveau, parce que la chair conquiert l'esprit 458. Il divise l' "embryon" (du nouvel Adeptat divin, engendré une fois encore par les Ascètes de la Cinquième Race Aryenne), en sept parties (allusion, non seulement aux sept sous- races de la nouvelle Race-Mère, dans chacune desquelles il y aura un Manou 459, mais aussi aux sept degrés de l'Adeptat, puis chaque partie en sept morceaux – faisant allusion [IV 213] aux Manou-Richis de chaque Race-Mère et même de chaque sous-race.
458 Diti est ainsi, représentée comme ayant échoué dans le Dvâpara Youga, durant la période où florissait la Quatrième Race.
459 Malgré la confusion terrible, et évidemment voulue, des Minous, des Richis et de leur progéniture dans les Pourânas, une chose reste claire : il y a eu et il y aura sept Richis dans chaque Race-Mère, appelée aussi Manvantara dans les livres sacrés, exactement comme il y a quatorze Manous dans chaque Ronde ; les Dieux qui président, les Richis et les fils des Manous étant identiques (voyez la Vishnou Pourâna, III, I, trad. de Wilson, III, 19). Six Manvantaras sont mentionnés dans la Vishnou Pourâna, le septième étant le nôtre. La Vâyou Pourânadonne la nomenclature des fils des quatorze Manous de chaque Manvantara et des fils des sept Sages ou Richis. Ces derniers sont la progéniture des Progéniteurs du genre humain. Toutes les Pourânas parlent des sept Prajâpatis de cette période ou Ronde.
Il ne semble pas difficile de comprendre ce que l'on entend par les Marouts, qui obtiennent "quatre fois sept" émancipations dans chaque Manvantara et par les personnes qui renaissent dans ce rôle, c'est-à-dire dans le rôle des Marouts dans leur signification Esotérique et qui "remplissent leurs places". Les Marouts représentent : a) les passions qui font rage dans la poitrine de chaque Candidat, lorsqu'il se prépare à mener une vie ascétique – ceci au point de vue mystique ; b) les pouvoirs occultes qui se cachent sous les multiples aspects des principes inférieurs de l'Akasha – son corps, ou Sthoûla Sharira, représentant l'atmosphère inférieure terrestre de chaque Globe habité – ceci au point de vue mystique et sidéral ; c) de réelles existences conscientes, des êtres d'une nature cosmique et psychique.
Marout est en même temps, en langage Occulte, l'un des noms que l'on donne aux Egos de grands Adeptes qui ont disparu et que l'on connaît aussi sous le nom de Nirmânakâyas ; aux Egos pour lesquels – puisqu'ils ont franchi les limites de l'illusion – il n'existe pas de Dévachan, aux Egos qui ayant volontairement renoncé au Nirvâna pour le bien de l'humanité, ou ne l'ayant pas encore atteint, demeurent invisibles sur la Terre. Aussi nous représente-t-on les Marouts 460, d'abord comme les fils de Shiva Roudra, le Patron des Yogîs, dont le troisième Œil (au point de vue mystique) doit être acquis par [IV 214] l'Ascète avant qu'il ne devienne un Adepte ; puis, dans leur rôle cosmique, comme les subordonnés d'Indra et ses adversaires dans divers rôles. Les "quatre fois sept" émancipations se rapportent aux quatre Rondes et aux quatre Races qui précédèrent la nôtre et dans chacune desquelles des Marouts-Jîvas (Monades) se sont réincarnés et auraient obtenu la libération finale s'ils avaient voulu en profiter. Au lieu de cela, par amour pour le bien de l'humanité, qui aurait à lutter avec moins d'espoir encore au milieu des entraves de l'ignorance et de la souffrance, si cette assistance extérieure venait à lui faire défaut, ils renaissent sans cesse "dans ce rôle" et ainsi "occupent leurs propres places". Qui sont-ils "sur Terre" ? – tous les étudiants de l'Occulte le savent. Ils savent aussi que les Marouts sont des Roudras, parmi lesquels est aussi comprise la famille de Tvashtri, un synonyme de Vishvakarmân, le grand Patron des Initiés. Ceci nous fait amplement connaître leur véritable nature.
460 "Châksbouba fut le Manou de la sixième période (Troisième Ronde et Troisième Race), durant laquelle Indra était Manojava" mantradrouma, dans la Bhagavata Pourâna(Vishnou Pourâna, trad. de Wilson, III, 12). Comme il existe une analogie parfaite entre la Grande Ronde (Mahâkalpa), chacune des sept Rondes et chacune des sept grandes Races de chaque Ronde – il s'ensuit que l'Indra de la sixième période, ou Troisième Ronde, correspond à la fin de la Troisième Race, à l'époque de la Chute ou de la séparation des sexes. Roudra, comme le père des Marouts, a de nombreux points de contact avec Indra, le maroutvân, ou "Seigneur des Marouts". Roudra aurait reçu son nom à cause de ses pleurs. A cause de cela, Brahmâ rappela Roudra, mais il pleura encore sept fois plus et obtint ainsi sept autres noms – et, de ces noms il en emploie un durant chaque "période".
Il en est de même de la division septénaire du cosmos et des principes humains. Les Pourânas, de même que les autres textes sacrés, sont remplis d'allusions à ceci. Premièrement, l'Œuf du Monde qui renfermait Brahmâ, ou l'Univers, était extérieurement revêtu de sept éléments naturels, tout d'abord négligemment énumérés comme étant l'Eau, l'Air, le Feu, l'Ether et trois éléments secrets ; ensuite le "Monde" est représenté comme "entouré de tous côtés" par sept éléments, ainsi qu'à l'intérieur de l'Œuf – suivant l'explication donnée :
Le monde est enveloppé de tous côtés, ainsi qu'au-dessus et au-dessous, par la coque de l'œuf de (Brahmâ) Andakatâha 461.
461 Ibid., II, 231.
Autour de la coque coule l'Eau, qui est entourée par le Feu ; le Feu par l'Air, l'Air par l'Ether ; l'Ether par l'Origine des Eléments (Ahamkâra) ; celui-ci par le Mental Universel, ou "Intellect" suivant la traduction de Wilson. Ceci se rapporte à des Sphères d'Etres, autant qu'à des Principes. Prithivî n'est pas notre Terre, mais le Monde, le Système Solaire et veut dire le "large", le "vaste". Dans les Védas – la plus haute des autorités, bien que nécessitant l'emploi d'une clef pour être lus correctement – il est fait mention de trois Terres célestes et de trois terrestres qui auraient été appelées à l'existence en même temps que Bhoûmi, notre Terre. On nous a dit souvent que six et non sept paraît être le nombre des sphères, des principes, etc. Nous répondrons à cela qu'il n'y a, en effet, que six principes dans l'homme, puisque son corps n'est pas un principe mais [IV 215] l'enveloppe, la coque d'un principe. De même pour la Chaîne Planétaire : là, parlant au point de vue Esotérique, la Terre – de même que le septième, ou plutôt le quatrième plan, qui représente le septième si nous prenons pour point de départ le premier triple règne des Elémentals qui commence sa formation – peut-être laissé de côté, comme n'étant (pour nous) que le seul corps distinct des sept. Le langage de l'Occultisme est varié, mais en supposant qu'on ne fasse allusion, dans les Védas, qu'à trois Terres au lieu de sept, quelles seraient ces trois, puisque nous n'en connaissons encore qu'une ? Evidemment, l'exposé que nous étudions doit renfermer un sens Occulte. Cherchons-le. La "Terre qui flotte" sur l'Océan Universel de l'Espace et que Brahmâ divise, dans les Pourânas, en sept Zones, c'est Prithivî, le Monde divisé en sept principes – division cosmique qui a l'air assez métaphysique, mais qui est, en réalité, physique dans ses effets Occultes. Plus tard, après de nombreux Kalpas, notre Terre est mentionnée et elle est, à son tour, divisée en sept Zones, conformément à la loi d'analogie qui guidait les anciens Philosophes. Après cela, nous y rencontrons sept Continents, sept Iles, sept Océans, sept Mers et Fleuves, sept Montagnes, sept Climats, etc. 462.
En outre, ce n'est pas seulement dans les Ecritures et dans la Philosophie des Hindous, que l'on trouve des allusions aux sept Terres, mais dans les cosmogonies des Persans, des Phéniciens, des Chaldéens et des Egyptiens et même dans la littérature Rabbinique. Le Phénix 463 – appelé par les Hébreux קנע, (de Phénoch, Enoch 464, symbole d'un cycle secret et d'une initiation) [IV 216] et appelé par les Turcs, Kerkes – vit pendant mille ans, après quoi, allumant une flamme, il se consume lui- même, puis renaissant de ses propres cendres, il vit encore pendant mille autres années, jusqu'à sept fois sept 465, lorsque arrive le Jour du Jugement. Les "sept fois sept" ou quarante-neuf constituent une allégorie transparente et une allusion aux quarante-neuf Manous, aux sept Rondes et aux sept fois sept Cycles humains dans chaque Ronde et sur chaque Globe. Les Kerkes et l'Onech représentent un Cycle Racial, et l'Arbre mystique Ababel, l' "Arbre-Père" du Coran, développe de nouvelles branches et une végétation nouvelle, à chaque résurrection du Kerkes ou Phénix ; les mots "Jour du Jugement" veulent dire un Pralaya mineur. L'auteur du Livre de Dieu et de l'Apocalypse croit que :
Le Phénix est... très clairement le même que le Simorgh des récits Persans et la description qui nous est donnée de ce dernier oiseau confirme, d'une façon plus décisive encore, l'opinion que la mort et la renaissance du Phénix représentent la destruction et la reproduction successives du monde, que beaucoup de gens attribuaient à l'action d'un déluge de feu (et aussi d'eau, tour à tour). Quand on demandait son âge au Simorgh, il faisait savoir à Caherman que ce monde était très ancien, car il avait déjà été sept fois repeuplé d'êtres différents des hommes et sept fois dépeuplé 466 ; que l'âge de la race humaine dans laquelle nous sommes maintenant devait durer sept mille ans et que lui-même avait assisté à douze de ces révolutions et ignorait à combien il devait encore assister 467.
462 Dans la Vishnou Pourâna, livre II, chap. IV (Wilson, II, 205), il est dit que la "Terre", avec ses continents, ses montagnes, ses océans et son enveloppe extérieure, a une étendue de cinquante crores (cinq cent millions) de Yojanas", et le traducteur ajoute : "ceci comprend les sphères planétaires, car le diamètre des sept zones et des sept océans ne dépasse pas deux crores ou cinquante-quatre lakhs – chaque océan ayant le même diamètre que le continent qu'il entoure et chaque continent ayant deux fois le diamètre de celui qui le précède... "Toutes les fois que l'on remarque des contradictions dans les différentes Pourânas, on doit les attribuer... à des différences de Kalpas et autres choses Semblables. Les mots "autres choses semblables" devraient être traduits par "sens occulte" ; cette explication n'a pas été donnée par le commentateur qui écrivait dans un but exotérique sectaire et qui ne fut pu compris par le traducteur pour diverses raisons, dont la moindre est : l'ignorance de la Philosophie Esotérique.
463 Le Phénix, bien qu'on le rattache généralement au Cycle Solaire de 600 ans – le cycle Occidental des Grecs et des autres peuples – est un symbole générique de différents genres de cycles, attendu que l'on retranche ou que l'on ajoute des zéros selon le cycle dont il est question.
464 L'orthographe correcte du mot Hénoch est ךונה (note des traducteurs).
465 Voyez le Livre d'Ali, trad. Russe.
466 Le temps est au passé, parce que le livre est allégorique et doit voiler les vérités qu'il renferme.
467 Oriental Collections, II, 119 ; citées par Kenealy, op. cit., pp. 175, 176.
Ce qui précède n'est, du reste, pas nouveau. Depuis Bailly, au siècle dernier, jusqu'au docteur Kenealy, au siècle actuel, ces faits ont été remarqués par un certain nombre d'auteurs, mais l'on peut maintenant établir un rapport entre l'oracle Persan et le prophète Nazaréen. L'auteur du Livre de Dieu dit :
Le Simorgh est, en réalité, le même que le Singh ailé des Hindous et le Sphinx des Egyptiens. On dit que le premier apparaîtra à la fin du monde... (sous forme) d'un oiseau-lion monstrueux.. C'est de là que les Rabbins ont tiré leur mythe d'un énorme Oiseau, qui tantôt se tient sur la Terre et tantôt sur l'océan... tandis que sa tête soutient le firmament et, avec le symbole, ils ont adopté aussi la doctrine à laquelle il se rattache. Ils enseignent qu'il y aura sept renouvellements successifs du globe ; que chaque système [IV 217] reproduit durera sept mille ans (?) et que la durée totale de l'univers sera de 49.000 ans. Cette opinion, qui implique la doctrine de la préexistence de chaque créature renouvelée, ils peuvent l'avoir apprise durant leur captivité à Babylone, ou bien elle peut avoir fait Partie de la religion primordiale conservée par leurs prêtres depuis des temps reculés 468.
Cela tend plutôt à prouver que les Juifs initiés empruntèrent et que les Talmudistes, leurs successeurs non-initiés, perdirent le véritable sens et firent une application erronée des sept Rondes, des quarante-neuf Races, etc.
Non seulement leurs prêtres, mais, ceux de tous les autres pays. Les Gnostiques, dont les divers enseignements sont les échos multiples de l'unique doctrine primitive et universelle, placent, sous une autre forme, les mêmes nombres dans la bouche de jésus, dans l'ouvrage très occulte intitulé Pistis Sophia. Nous allons plus loin : l'éditeur où l'auteur chrétien de L'Apocalypse, a lui-même conservé cette tradition et parle des sept Races, dont quatre et une partie de la cinquième ont disparu et dont deux sont encore à venir. C'est exposé aussi clairement que possible. Ainsi parla l'ange :
Et voici le mental qui possède la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles s'assied la femme. Et il y a sept rois ; cinq sont tombés, un existe et l'autre n'est pas encore venu 469.
Quelle est la personne, le moins du monde habituée au langage symbolique de jadis, qui hésiterait à reconnaître, dans les cinq Rois qui sont tombés, les quatre Races-Mères qui existèrent et une partie de la Cinquième, celle qui existe, et dans l'autre, qui n'est pas encore venue", les
Sixième et Septième Races-Mères encore à venir, ainsi que les sous-races de notre Race actuelle ? On trouvera ailleurs, dans le Vème volume 470, une allusion encore plus marquée aux sept Rondes et aux quarante-neuf Races- Mères, tirée du Lévitique.
468 Ibid., loc. cit.
469 Op. Cit., XVII, 9, 10.
470 Section VI ; Lévitique, XXIII, 15 et seqq.