Quelques déclarations des classiques expliquées ésotériquement, au sujet des Iles et des continents sacrés

 

Platon, et bien d'autres encore, connaissaient ce qui précède, mais comme aucun Initié n'avait le droit de divulguer tout ce qu'il savait, la postérité n'a recueilli que des allusions. Visant à professer comme un Moraliste plutôt que comme un Géographe, un Ethnologiste ou un Historien, le Philosophe Grec condensa l'histoire de l'Atlantide, qui couvrait une période de plusieurs minions d'années, en un seul événement qu'il localisa dans une île, relativement petite, de 3.000 stades de long sur 2.000 de large (ou environ 250 milles sur 200, ce qui représente à peu près les dimensions de l'Irlande), tandis que les prêtres parlaient de l'Atlantide comme d'un continent aussi grand que "l'Asie et la Libye réunies". Mais, si altéré qu'en soit l'aspect général, le récit de Platon, donne l'impression de la vérité. En tout cas, ce ne fut pas lui qui l'inventa, puisque Homère, qui le précéda de plusieurs siècles, parle aussi, dans son Odyssée, des Atlantes – qui ne sont autres que nos Atlantéens – et de leur île. La tradition était donc plus ancienne que le barde d'Ulysse. Les Atlantes et les Atlantides de la Mythologie sont basés sur les Atlantes et les Atlantides d'histoire. Sanchoniathon, de [IV 401] même que Diodore, a conservé l'histoire de ces héros et de ces héroïnes, quelle que soit la dose d'éléments mythiques qui ait fini par se mêler à leurs récits 759.

 759 Critias, traduit par Cousin, t. XII, p. 252.

 

A notre propre époque, nous sommes témoins de ce fait extraordinaire, que l'existence comparativement récente de personnages tels que Shakespeare et Guillaume Tell est presque mise en doute ; on cherche à prouver que le premier est un nom de plume et que le second n'a jamais existé. Pourquoi donc s'étonner que les deux puissantes Races – les Lémuriens et les Atlantéens – aient été, au cours du temps, confondues avec quelques peuples à moitié mythiques qui portaient tous le même nom patronymique.

Hérodote parle des Atlantes – un peuple de l'Afrique Occidentale – qui donnèrent leur nom au Mont Allas, qui étaient végétariens et "dont le sommeil n'était jamais troublé par des rêves" et qui, en outre, Maudissant quotidiennement le Soleil à son lever et à son coucher parce que son excessive chaleur les brûlait et les tourmentait.

Ces déclarations sont basées sur des faits moraux et psychiques et non sur des troubles physiologiques. L'histoire d'Atlas donne la clef de ceci. Si le sommeil des Atlantéens n'était jamais troublé par des rêves, c'est parce que cette tradition se rapporte aux premiers Atlantéens, dont la charpente physique et le cerveau n'étaient pas encore suffisamment consolidés, dans le sens physiologique, pour permettre aux centres nerveux d'agir  pendant le sommeil. En ce qui concerne l'autre déclaration [IV 402]  d'après laquelle "ils maudissaient quotidiennement le Soleil" – elle ne se rapporte nullement à la chaleur, mais à la dégénérescence morale qui se développait en même temps que la Race. On explique dans nos Commentaires :

 La véracité de Platon a été attaquée d'une façon tellement inexcusable par des critiques bienveillants, comme le professeur Jowett, lorsque l'histoire de l'Atlantide fut discutée, qu'il nous paraît bon de citer le témoignage d'un spécialiste en la matière. Il suffit pour mettre les ergoteurs littéraires dans une position ridicule.

"Si notre connaissance de l'Atlantide était plus complète, on constaterait sans doute que chaque fois que les peuples de l'Europe sont d'accord avec les peuples d'Amérique, ils sont tous d'accord avec les peuples de l'Atlantide... On constaterait que chaque fois que Platon nous fournit un renseignement à cet égard, en ce qui concerne l'Atlantide, cet accord existe. Il existe en architecture, en sculpture, en navigation, en gravure, en écriture, en ce qui concerne le clergé régulier, les méthodes du culte, l'agriculture et la construction des routes et des canaux ; aussi est-il raisonnable de supposer que la même correspondance s'étendait à tous les menus détails" (Donelly, Atlantis, p. 164, 24ème édition).

 Qu'ils (la sixième sous-race des Atlantéens) employaient des incantations magiques même contre le Soleil.

faute durant laquelle ils le maudissaient. On attribuait aux sorciers de la Thessalie le pouvoir d'appeler ici-bas la Lune, comme nous l'assure l'histoire grecque. Les Atlantéens de la dernière période étaient renommés pour leurs pouvoirs magiques et leur méchanceté, leur ambition et leur audace à braver les Dieux. De là des traditions qui prennent forme dans la Bible, au sujet des géants antédiluviens, et de la Tour de Babel et qui se retrouvent aussi dans le Livre d'Enoch.

Diodore cite un ou deux autres faits : Les Atlantéens se vantaient de posséder la Terre sur laquelle tous les Dieux étaient nés, ainsi que d'avoir eu pour leur premier Roi, Uranus, qui fut aussi le premier à leur enseigner l'Astronomie. En dehors de cela, il nous est parvenu fort peu de chose des anciens.

Le mythe d'Atlas – est une allégorie facile à comprendre. Atlas n'est autre que les anciens Continents de la Lémurie et de l'Atlantide, combinés et personnifiés par un symbole. Les poètes attribuent à Atlas, comme à Protée, une sagesse supérieure et une science universelle et surtout une connaissance complète des profondeurs de l'Océan, parce que les deux Continents étaient habités par des Races instruites, par des Maîtres divins, et que tous deux furent ensevelis au fond des mers, où ils sommeillent maintenant, en attendant leur nouvelle apparition au-dessus des eaux. Atlas est le fils d'une nymphe de l'Océan – et sa fille est Calypso – "l'abîme des eaux". L'Atlantide a été engloutie sous les eaux de l'océan, au fond duquel sa progéniture dort maintenant du sommeil éternel. L'Odyssée en fait le gardien et le "soutien" des énormes piliers qui séparent les Cieux de la Terre. Il est leur "support". Or, comme la Lémurie, détruite par les feux sous-marins et l'Atlantide, submergée par les flots, périrent toutes deux dans les profondeurs de l'océan 760, Atlas est considéré comme ayant été contraint  d'abandonner  la  surface  de  la  Terre  et  d'aller  rejoindre son [IV 403] frère Japet dans les profondeurs du Tartare 761. Théodore Henri Martin a raison d'interpréter cette allégorie comme voulant dire :

(Atlas) debout sur le fond solide de  l'hémisphère inférieur de l'univers, porte, à la fois, le disque  de la Terre et la Voûte du ciel, l'enveloppe solide de l'hémisphère supérieur 762.

760 Les Chrétiens ne devraient pas s'élever contre cette doctrine, de la destruction périodique des continents par le feu et l'eau, car saint Pierre parle de la Terre "qui est hors de l'eau, et dans l'eau, de sorte que le monde d'alors périt, submergé par les eaux, mais (qu'il est maintenant) réservé pour le feu" (II, III, 5-7. Voyez aussi Lives of Alchemystical Philosophers, p. 4, Londres, 1816).

761 Voyez la Théogonied'Hésiode, 517-519, et l'Odyssée, I, 51-53.

762 Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XXVIII, 2ème part., 1874.

763 Eschyle, Prométhée enchaîné, 351, 429, etc. Ed. Weil.

 

Atlas est, en effet, l'Atlantide qui porte sur ses "épaules" les nouveaux continents et leurs horizons.

Decharme, dans sa Mythologie de la Grèce Antique, exprime un doute au sujet de la justesse de la traduction, par Pierron, du mot d'Homèr έ̉χει par sustinet, attendu qu'il n'est pas possible de concevoir :

Comment Atlas peut porter à la fois plusieurs colonnes qui doivent se trouver à des points différents.

Si Atlas était un individu, la traduction serait étrange. Mais puisqu'il personnifie un Continent de l'Occident qui est représenté soutenant à la fois le Ciel et la Terre763, c'est-à-dire que les pieds du géant foulent la terre en même temps que les épaules soutiennent la voûte céleste – allusion aux pieds gigantesques de la Lémurie et de l'Atlantide – l'épithète de "soutien" devient très correcte. Le terme conservator pour le mot έ̉χει que Decharme, suivant l'exemple de Théodore-Henri Martin,  comprend comme voulant dire φυλάσσε et ε̉πιµελει̃ται, ne rend pas le même sens.

Cette conception était certainement due aux gigantesques chaînes de montagnes qui couraient le long du rivage terrestre ou disque. Ces pies de montagne plongeaient leurs bases au fond même des mers, en même temps que leurs têtes s'élevaient vers les cieux et que leurs sommets se perdaient dans les nuages. Les anciens continents renfermaient plus de montagnes que de vallées. L'Atlas et le Pie de Ténériffe, qui sont aujourd'hui deux reliques rapetissées de deux Continents perdus, étaient trois fois  plus élevés à l'époque de la Lémurie et deux fois plus hauts à celle de l'Atlantide.  Ainsi  les  Libyens  appelaient  le  Mont  Atlas  [IV 404] la "colonne du Ciel", suivant Hérodote 764 et Pindare qualifiait de "Colonne Céleste" l'Etna plus récent 765. A l'époque de la Lémurie, l'Atlas était un pic situé dans une île inaccessible, alors que le continent Africain n'était pas encore sorti des eaux. C'est la seule relique qui survive, indépendante, et qui ait appartenu au Continent sur lequel la troisième Race naquit, se développa et tomba 766, car l'Australie fait aujourd'hui partie du continent Oriental. Suivant la tradition Esotérique, un tiers du fier Atlas s'étant enfoncé sous les eaux, les deux autres subsistèrent comme un héritage de l'Atlantide.

Les prêtres de l'Egypte, ainsi que Platon lui-même, connaissaient aussi cela et seul le serment solennel de garder le secret, qui s'étendait même aux mystères du Néo-Platonisme, empêchait que la vérité entière ne fût divulguée 767. La connaissance de la dernière île de l'Atlantide était, en vérité, si secrète – a cause des pouvoirs super-humains que possédaient ses habitants, les derniers descendants directs des Dieux ou des Rois Divins, croyait-on – que le fait de divulguer sa position et son existence était puni de mort. Théopompe en dit autant dans sa Meropis si suspectée, lorsqu'il signale les Phéniciens comme étant les seuls navigateurs sur les mers qui baignent la côte Occidentale de l'Afrique et comme le faisant si mystérieusement qu'ils coulaient souvent leurs propres navires pour faire perdre leurs traces aux étrangers trop curieux.

Il y a des Orientalistes et des Historiens – et ils constituent la  majorité – qui tout en n'étant nullement impressionnés par les expressions plutôt crues de la Bible et par les événements qui y sont décrits, témoignent d'un grand  dégoût  pour  l' "immoralité"  des  Panthéons des Indes et de la Grèce 768. On nous dira peut-être [IV 405] qu'avant eux, Euripide, Pindare et même Platon ont exprimé le même dégoût ; qu'ils étaient irrités par les contes inventés – "ces misérables récits de poètes", suivant l'expression d'Euripide 769.

Pourtant, il se peut qu'il y ait eu une autre raison pour cela. Pour ceux qui savaient que le Symbolisme Théogonique comportait plus d'une clef, le fait de l'avoir, exprimé en un langage aussi cru et aussi trompeur constituait une erreur. En effet, si le Philosophe instruit était en état de discerner la Sagesse sous l'écorce grossière du fruit et savait que celle-ci cachait les plus grandes lois et les plus grandes vérités de la nature psychique et physique ainsi que l'origine de toutes choses – il n'en était pas de même pour le profane non-initié. Pour celui-ci, le texte littéral constituait la religion ; l'interprétation, le sacrilège. Or, ce texte littéral ne pouvait ni l'identifier, ni le rendre plus parfait, lorsqu'il y voyait ses Dieux lui donner un pareil exemple, mais pour le Philosophe – spécialement l'Initié – la Théogonied'Hésiode est aussi historique que peut l'être une histoire quelconque. Platon l'accepte comme telle et dévoile autant de vérités qu'elle renferma que le lui permettent ses serments.

Le fait que les Atlantéens revendiquaient Uranus comme leur premier Roi et que Platon commence son histoire de l'Atlantide par la division du grand Continent par Neptune, le petit-fils d'Uranus prouve qu'il y eut des continents avant l'Atlantide et [IV 406] des rois avant Uranus. Neptune, auquel échut le grand Continent, ne trouva en effet, sur une petite île, qu'un couple humain fait de limon – c'est-à-dire le premier homme physique humain, dont l'origine remonte aux dernières sous-races de la Troisième Race-Mère. C'est leur fille Clito que le Dieu épousa et c'est son fils aîné Atlas qui reçut pour sa part la montagne et le continent qui furent appelés de son nom 770.

768 Les conférences du professeur Max Muller – On the Philosophy of Mythology – sont sous nos yeux. Nous lisons ses citations d'Héraclite (460 avant Jésus-Christ), qui déclarait  qu'Homère méritait "d'être chassé des assemblées publiques et flagellé" de Xénophane "tenant Homère et Hésiode responsables des superstitions populaires de la Grèce" et les déclarant coupables d'imputer "aux dieux tout ce qu'il y a de honteux et de scandaleux parmi les hommes... les actions illégales, comme l'adultère, le vol et la fraude". Enfin, le professeur d'Oxford tire de la traduction de Platon, par le professeur Jowett, une citation où Platon dit à Adaknantus (République) que "l'on ne devrait pas dire à l'adolescent (dans l'état) qu'en commettant le pire des crimes il est loin de faire quelque chose d'outrageant et qu'il peut châtier son père (comme Jupiter le fit pour Cronos)... comme il lui plaira et qu'en cela il ne fera que suivre l'exemple du premier et du plus grand des dieux... A mon avis ces récits ne sont pas bons à répéter". Le professeur Max Muller fait observer, à ce sujet, que : "la religion grecque était évidemment une religion nationale et traditionnelle et, comme telle, présentait les avantages et les désavantages de cette forme de croyance religieuse, tandis que la religion chrétienne est "une religion historique et, dans une large mesure, individuelle et qu'elle possède l'avantage d'un codex autorisé et d'un système défini de croyances" (p. 349). Tant pis si elle est "historique" car l'incident de Lot et de ses filles n'aurait sûrement qu'à gagner à être "allégorique".

769 α̉οιδω̃ν οι̃δε δνστὴνοι λόγοι, Hercules Furens, 1346, édition de Dindorf

770 Critias, œuvres de Platon, trad. Cousin, t. XII, p. 261.

771 Neptune ou Poseidon est d'Idas-pati Hindou, identique à Nârâyana "'Agitateur des Eaux" ou Vishnou et, de même que ce Dieu Hindou, on le représente comme franchissant tout l'horizon en trois pas. Idas-pati veut dire le "Maître des Eaux".

772 L'assertion de Bailly, d'après laquelle les 9.000 ans mentionnés par les prêtres égyptiens ne représentent pas des " années solaires", ne repose sur aucun fondement. Bailly ne connaissait rien de la Géologie ni de ses calculs sans cela, il se fût exprimé autrement.

 

Or, tous les Dieux de l'Olympe, comme ceux du Panthéon Hindou et comme les Richis, étaient les personnifications septuples ; [1] des Noumènes des Pouvoirs Intelligents de la Nature, [2] des Forces Cosmiques ; [3] des Corps Célestes ; [4] des Dieux ou Dhyan-Chohans ; [5] des Pouvoirs Psychiques et Spirituels, [6] des Rois Divins sur la Terre, ou des incarnations des Dieux et [7] des Héros ou des Hommes Terrestres. La faculté de discerner parmi ces sept formes, celle dont on voulait faire mention, a appartenu de tout temps aux Initiés, dont les prédécesseurs avaient créé ce système symbolique et allégorique.

Ainsi, tandis qu'Uranus, ou la Légion représentant ce groupe céleste, régnait sur la Seconde Race et la gouvernait, ainsi que le Continent qu'elle occupait, Cronos ou Saturne gouvernait les Lémuriens ;  et Jupiter, Neptune 771 et d'autres encore combattaient dans l'allégorie pour l'Atlantide, qui constituait la Terre entière à l'époque de la  Quatrième Race. Poseidonis, ou la dernière île de l'Atlantide – le "troisième pas" d'Idas-pati, ou Vishnou, suivant le langage mystique des Livres Secrets ne périt qu'il y a environ 12.000 ans 772. Les Atlantes de Diodore avaient raison de prétendre que c'était dans leur pays, la région entourant le Mont Atlas, que "les Dieux étaient nés" – c'est-à-dire "s'étaient incarnés", mais ce ne fut qu'après leur quatrième incarnation qu'ils devinrent pour la première fois, des rois humains.

 Diodore parle d'Uranus comme du premier roi de l'Atlantide, confondant ainsi, consciemment ou inconsciemment, les Continents, mais comme nous l'avons démontré, Platon rectifie indirectement  cette assertion. Le premier professeur d'Astronomie [IV 407] des hommes fut Uranus, parce que c'est un des sept Dhyân-Chohans de cette Seconde Période ou Race. De même, durant le Second Manvantara, celui Svârochisha, parmi les sept fils de Manou, les Dieux ou Richis qui présidaient au développement de cette race, nous trouvons Jyotis 773, le professeur d'Astronomie, (Jyotisha), un des noms de Brahmâ. De même aussi les Chinois révèrent Tien (ou le Ciel, Ouranos) et l'appellent leur premier professeur d'Astronomie. Uranus donna naissance aux Titans de la Troisième Race et ce sont eux, personnifiés par Saturne-Cronos, qui le mutilèrent. En effet, comme ce sont les Titans qui tombèrent dans la génération, lorsque "la création par la volonté fut remplacée par la procréation Physique", ils n'avaient plus besoin d'Uranus.

Ici, que l'on nous permette et que l'on excuse une courte digression. A la suite de la dernière production scientifique de M. Gladstone dans la Nineteenth Century, "The Greater Gods of Olympos" les idées du public en général, au sujet de la Mythologie Grecque, ont été encore plus perverties et faussées.

On attribue à Homère une pensée intime qui est considérée par M. Gladstone comme "la véritable clef des conceptions Homériques", alors que cette "Clef" n'est qu'un simple "voile".

(Poséidon), en vérité est essentiellement terrestre... fort et présomptueux, sensuel et violemment jaloux  et vindicatif.

mais il en est ainsi parce qu'il symbolise l'Esprit de la Quatrième Race- Mère, la Souveraine des Mors, la Race qui vit au-dessus de la surface des mers 774, qui est composée de géants, les enfants d'Eurymédon, la Race dont sont issus Polyphème, le Titan et les Cyclopes à l'œil unique. Bien que Jupiter règne sur la Quatrième Race, c'est Poséidon qui gouverne et constitue la véritable clef permettant de comprendre la triade des Frères Cronides et nos races humaines. Poséidon et Néréus ne font qu'un ; le premier fut le Souverain ou l'Esprit de l'Atlantide avant les débuts de sa subversion, le second après. Neptune est la force titanique de la Race vivante, Néréus est son Esprit, réincarné dans la race suivante, la Cinquième Race, ou Race Aryenne, et c'est ce que l'Helléniste de l'Angleterre n'a pas encore découvert, ni même vaguement entrevu. Il se livre cependant à de nombreuses remarques  au  sujet  de  l' "habileté" [IV 408] d'Homère qui ne nomme jamais Néréus, à la désignation duquel nous n'arrivons qu'à l'aide du nom patronymique des Néréides !

773 Voyez le Matsya Pourâna, qui le place parmi les sept Prajâpatis de la période.

774 Iliade, XXIV, 79.

 

La tendance des Hellénistes les plus érudits les pousse ainsi à limiter leurs spéculations aux images exotériques de la Mythologie et à perdre de vue leur sens intime ; le cas de M. Gladstone, que nous avons cité, en est un remarquable exemple. Il est, en même temps, l'homme d'Etat le plus remarquable de notre époque et l'un des savants les plus érudits auxquels l'Angleterre ait donné naissance. La littérature grecque fut l'étude préférée de toute sa vie et au milieu de l'agitation des affaires publiques, il a trouvé le temps d'enrichir la littérature contemporaine par des contributions à l'étude des classiques grecs qui rendront son nom célèbre pour les générations futures. Comme son admirateur sincère, l'auteur de  cet ouvrage ne peut s'empêcher de regretter vivement que la postérité, tout en rendant hommage à sa profonde érudition et à sa science, ne doive, grâce à la lumière plus grande qui devra éclairer alors toute la question du Symbolisme et de la Mythologie, juger qu'il n'a pas su comprendre l'esprit du système religieux qu'il a souvent critiqué en se plaçant au point de vue du Chrétien dogmatique. A cette époque future, on s'apercevra que la clef Esotérique des mystères des Théogonies et des Sciences, tant Chrétiennes que Grecques, n'est autre que la Doctrine Secrète des nations préhistoriques, qu'il avait niée comme tant d'autres. C'est cette doctrine seule qui peut retracer les liens de parenté de toutes les spéculations religieuses humaines, ou même ce que l'on appelle les "révélations", et c'est cet enseignement qui infuse l'esprit vital dans les mannequins qui peuplent le mont Mérou, l'Olympe, le Walhalla ou le Sinaï. Si M. Gladstone était plus jeune, ses admirateurs pourraient espérer que ses études scientifiques seraient couronnées par la découverte de cette vérité latente. En l'état, il gaspille les meilleures heures de ses dernières années en discussions futiles avec ce géant de la libre pensée qui s'appelle le Colonel Ingersoll, chacun d'eux luttant avec les armes exotériques tirées de l'arsenal  du  littéralisme  ignorant.  Ces  deux  grands  controversistes sont aussi aveugles l'un que l'autre, en ce qui concerne le sens Esotérique des textes qu'ils se jettent à la tête en guise de boulets, pendant que le monde seul souffre de ces controverses, car l'un contribue à fortifier les rangs du Matérialisme et l'autre ceux des sectaires aveugles du texte littéral. Mais retournons maintenant au sujet qui nous occupe.

On parle souvent de l'Atlantide sous un autre nom que nos commentateurs ne connaissent pas. Le pouvoir des noms est  [IV 409] grand et il est connu depuis que les premiers hommes furent instruits par les Divins Maîtres. Comme Solon l'avait étudié, il traduisit les noms "Atlantéens" et les remplaça par d'autres qu'il avait inventés. En ce qui concerne le continent de l'Atlantide, il est bon de ne pas oublier que les récits des antiques auteurs grecs qui nous sont parvenus sont parfois confus, car les uns se rapportent au grand Continent et les autres à la dernière petite île de Poséidon. On a pris l'habitude de les rapporter tous à cette petite île seulement, mais l'incorrection de ceci est rendue évidente par l'incompatibilité des divers exposés, traitant des dimensions, etc., de l' "Atlantide".

Ainsi, dans Critias, Platon dit que la plaine qui entourait la ville était elle-même entourée d'une chaîne de montagnes ; que cette  plaine était unie, avait une forme ovale et s'étendait au nord et au sud, sur trois mille stades dans une direction et sur deux mille dans l'autre ; on avait entouré la plaine d'un énorme canal ou fossé.

"Il avait un arpent de Profondeur, il était partout large d'un stade, et sa longueur embrassait toute la plaine et stades" 775.

Or, l'île de Poseidonis est représentée ailleurs comme ayant, dans son entier, les dimensions attribuée ici à la seule "plaine entourant la ville". Il est de toute évidence qu'une série de récits se rapportent au grand Continent et les autres à son dernier vestige – l'île de platon.

En outre, l'armée permanente de l'Atlantide est représentée comme dépassant un million d'hommes ; sa marine comme comptant 1.200 navires et 240.000 hommes. Ceci ne peut absolument pas s'appliquer à un petit Etat insulaire, ayant à peu près les dimensions de l'Irlande !

775 Critias édit. Cousin, p. 271.

 

Les allégories grecques attribuent à Atlas, ou à Atlantide, sept filles – sept sous-races – dont les noms respectifs sont Maia, Electra, Taygeta, Asterope, Merope, Alcyone et Celoeno. Ceci au point de vue Ethnologique – car on les représente comme ayant épousé des Dieux et comme ayant donné le jour à de fameux héros, fondateurs de maintes Nations et de maintes cités. Au point de vue Astronomique, les Atlantides sont devenues les sept Pléiades (?). Dans la Science Occulte, ces deux points de vue se rattachent aux destinées des Nations, destinées qui sont formées [IV 410] par les événements passés de leurs premières vies, conformément à la Loi Karmique.

Trois grandes Nations de l'antiquité prétendaient descendre directement du royaume de Saturne, ou de la Lémurie, confondue avec l'Atlantide plusieurs milliers d'années avant notre ère ; c'étaient les Egyptiens, les Phéniciens (Sanchoniathon) et les anciens Grecs (Diodore, après Platon), mais on peut établir que le plus antique pays civilisé de l'Asie – l'Inde – revendique la même origine. Des sous-races, guidées  par la Loi Karmique ou la destinée, reproduisent inconsciemment les premiers pas de leurs races-mères respectives. De même que les Brahmanes comparativement blonds – lorsqu'ils envahirent les Indes peuplées de Dravidiens bruns – venaient du Nord, de même la Cinquième Race Aryenne doit rechercher son origine dans les régions du Nord. Les Sciences Occultes démontrent que les fondateurs des Races-Mères, les divers groupes des sept Prajâpatis, ont tous été rattachés à l'Etoile Polaire. Nous lisons dans le Commentaire :

Celui  qui  comprend  l'âge  de  Dhruva 776qui comporte 9.090   années   mortelles,   comprendra   les   temps   des Pralayas, la destinée finale des nations, ô Lanou.

776 L'équivalent de ce nom est donné dans l'original.

 

En outre, il dut y avoir une bonne raison pour qu'une Nation asiatique eût placé ses plus grands Progéniteurs et ses plus grands Saints dans la Grande Ourse, une constellation du Nord. Il y a pourtant 70.000 ans, depuis l'époque où le pôle de la Terre était dirigé vers l'extrémité la plus éloignée de la Petite Ourse et un nombre encore plus grand de milliers d'années depuis celle où les sept Richis ont pu être identifiés avec la constellation de la Grande Ourse.

La Race Aryenne naquit et se développa dans l'extrême Nord, bien qu'après l'engloutissement du Continent de l'Atlantide ses tribus aient émigré plus au Sud de l'Asie. Aussi, Prométhée est-il le fils de l'Asie et son fils Deucalion, le Noé Grec – celui qui créa les hommes avec les pierres de notre mère, la Terre – est-il qualifié de Scythe du nord par Lucien, tandis que l'on fait de Prométhée le frère d'Atlas et qu'on l'enchaîne au milieu des neiges du Caucase 777. [IV 411]

La Grèce avait son Apollon hyperboréen, tout comme son Apollon méridional. De même, presque tous les Dieux de l'Egypte, de la Grèce et de la Phénicie, ainsi que ceux d'autres Panthéons, ont une origine septentrionale et ont pris naissance dans la Lémurie, vers la fin de la Troisième Race, après qu'elle eût achevé son évolution complète, physique et physiologique 778. On aurait pu constater que toutes les "fables" de la Grèce sont basées sur des faits historiques, si l'histoire avait été transmise à la postérité sans avoir été altérée par les mythes. Les Cyclopes "à l'œil unique", les géants que la fable représente comme les fils de Cœlus et Terra – au nombre de trois, suivant Hésiode – n'étaient autres que, les trois dernières sous-races des Lémuriens et "l'œil unique" était une allusion à l'œil de sagesse 779 ; en effet, les deux yeux de la face n'atteignirent leur complet développement, comme organes physiques, que vers le commencement  de  la  Quatrième  Race.  L'allégorie  d'Ulysse,  dont les compagnons furent dévorés alors que le roi d'Ithaque n'échappa lui-même qu'en crevant l'œil de Polyphème à l'aide d'un tison enflammé, est basée sur l'atrophie psycho-physiologique du troisième œil". Ulysse appartient au cycle des héros de la Quatrième Race et bien qu'étant un "Sage" aux yeux de cette dernière, il doit avoir été considéré comme un scélérat par les Cyclopes pastoraux 780. Les aventures qu'Ulysse eut avec eux – avec cette gigantesque race sauvage, antithèse de la civilisation raffinée de  l'Odyssée – est un souvenir allégorique du passage graduel de la civilisation cyclopéenne de pierre et d'édifices [IV 412] colossaux, à la recherche plus sensuelle et plus physique des Atlantéens, qui finit par avoir pour résultat de faire perdre aux dernières sous-races de la Troisième Race leur œil spirituel qui pénétrait tout. L'autre allégorie, suivant laquelle Apollon tue les Cyclopes pour venger la mort de son fils Asclépios, ne se rapporte pas aux trois sous-races représentées par les trois fils du Ciel et de la Terre, mais aux Cyclopes Hyperboréens Arimaspiens, les derniers de la Race douée de "l'œil de sagesse". Les premiers ont laissé partout des ruines de leurs édifices, dans le Sud tout autant que le Nord ; les derniers étaient confinés uniquement dans le Nord. Ainsi Apollon – avant tout Dieu des voyants et dont le devoir était de punir les profanations – les tua – ses flèches représentant les passions humaines, ardentes et mortelles – puis il cacha son arc derrière une montagne des régions Hyperboréennes 781. Au point de vue Cosmique comme au point de vue Astronomique, ce Dieu hyperboréen n'est autre que le Soleil personnifié, qui dans le cours de l'année sidérale – 25.868 ans – change les climats de la surface de la Terre, transformant les régions tropicales en régions glacées et vice versa. Au point de vue psychique et spirituel, sa signification est bien plus importante. Comme le fait remarquer avec raison M. Gladstone, dans son "Greater Gods of Olympos" :

 777 Deucalion est représenté comme ayant introduit en Phénicie le culte d'Adonis et d'Osiris. Or, ce culte n'est autre que celui du Soleil, perdu et retrouvé, dans son sens astronomique. Ce n'est qu'au Pôle que le Soleil meurt pour une période aussi longue de six mois, car, sous 68° de latitude il ne reste mort que pendant quarante jours, comme dans les fêtes d'Osiris. Les deux cultes prirent naissance dans le nord de la Lémurie, ou sur le continent dont l'Asie formait une sorte de prolongement brisé et qui s'étendait jusqu'aux régions polaires. Ceci est clairement établi par de Gébelin dans ses Allégories d'Orient, p. 246, et par Bailly, bien que ni Hercule, ni Osiris ne soient des mythes solaires, sauf sous un de leurs sept aspects.

778 Les Hyperboréens, aujourd'hui considérés comme mythiques, sont décrits (Hérod, IV, 33-35 ; Pausanias, I, 31, 32 ; V, 7, 8 ; X, 5, 7, 8) comme les prêtres et serviteurs bien-aimés des Dieux et particulièrement d'Apollon.

779 Les Cyclopes ne sont pas les seuls représentants à "l'œil unique" de la tradition. Les Arimaspes étaient un peuple de la Scythie et on ne leur attribuait aussi qu'un œil (Géographie Ancienne, II, 321). Ce sont eux qu'Apollon détruisit avec ses flèches.

 780 Ulysse fit naufrage sur l'île d'Æaea, où Circé transforma tous ses compagnons en pourceaux à cause de leur caractère voluptueux ; il fut ensuite jeté sur Ogygie, l'île de Calypso, où il vécut quelque sept ans dans une liaison illicite avec la nymphe or, Calypso était une fille d'Atlas   (Odyss.

XII) et toutes les antiques versions traditionnelles parlent de l'île d'Ogygie comme étant très éloignée de la Grèce et située juste au milieu de l'océan, l'identifiant de la sorte avec l'Atlantide.

781 Hygin., Astron. poétique, II, 15.

 

Les qualités d'Apollon (conjointement avec Athénée) sont impossibles à expliquer sans remonter à des sources situées au-delà des limites des traditions, étudiées habituellement pour élucider la mythologie grecque 782.

L'histoire de Latone (Léto), la mère d'Apollon, est pleine de significations diverses. Astronomiquement, Latone n'est autre que  la région polaire, et la nuit, qui donne naissance au Soleil, Apollon, Phœbus, etc. Elle est née dans les contrées hyperboréennes, où tous les habitants étaient des prêtres de son fils, célébrant sa résurrection et sa descente dans leur pays tous les dix-neuf ans, au renouvellement du cycle lunaire 783. Latone est le Continent Hyperboréen et  sa  Race  –  géologiquement 784. [IV 413]

Lorsque le sens astronomique cède sa place au sens spirituel et divin – Apollon et Athénée se transformant pour prendre la forme d' "oiseaux", symbole et glyphe des divinités et des anges supérieurs – le Dieu brillant assume alors des pouvoirs créateurs divins. Apollon devient la personnification de la clairvoyance lorsqu'il envoie le double astral d'Enée sur le champ de bataille 785   et il est doué de la faculté d'apparaître à ses voyants sans être visible pour les autres personnes présentes 786, faculté que possède toutefois chacun des hauts Adeptes.

782 Nineteenth Century, juillet 1887.

783 Diod. Sic., II, 307.

784 Afin d'établir une différence entre la Lémurie et l'Atlantide, les anciens auteurs qualifiaient cette dernière d'Atlantide Septentrionale ou Hyperboréenne et qualifiaient l'autre de Méridionale. Ainsi Apollodore dit (Mythologie, livre II) : "Les pommes d'or enlevées par Hercule n'étaient pas en Libye, comme le croient certaines gens, mais dans l'Atlantide Hyperboréenne. Les Grecs naturalisaient tous les Dieux qu'ils empruntaient, pour en faire des Hellènes, et les modernes les ont aidés. De même, les mythologues ont essayé d'identifier le fleuve Eridan avec le Pô d'Italie. Dans le mythe de Phaéton, il est dit que, lors de sa mort, ses sœurs versèrent de chaudes larmes qui tombèrent dans l'Eridan et furent changées en ambre ! Or, l'ambre ne se trouve que dans les mers du nord, dans la Baltique. Phaéton trouvant la mort lorsqu'il transportait de la chaleur aux étoiles gelées des régions boréales, réveillant au Pôle le Dragon rendu rigide par le froid et précipité par lui dans l'Eridan, c'est là une allégorie qui a directement trait aux changements de climats qui se produisirent à ces époques reculées, lorsque les terres polaires, formant auparavant une zone glacée, devinrent une contrée jouissant d'un climat tempéré et chaud. Phaéton, l'usurpateur des fonctions du Soleil, précipité dans l'Eridan par les foudres de Jupiter, c'est là une allusion au second changement qui se produisit dans ces régions, lorsque la terre où "fleurissait le magnolia" devint la contrée désolée et peu engageante de l'extrême nord et de la glace éternelle. Cette allégorie embrasse donc les événements de deux Pralayas et, bien comprise, devrait servir à démontrer l'énorme antiquité des races humaines.

785 Iliade, XVII, 431-453

 

Le Roi des Hyperboréens était, en conséquence, le fils de Borée, le Vent du Nord et le Grand-Prêtre d'Apollon. La querelle de Latone avec Niobé – la Race Atlantéenne – la mère de sept fils et de sept filles qui personnifient les sept sous-races de la Quatrième Race et leurs sept branches 787, allégorise l'histoire des deux Continents. Le courroux  des "Fils de Dieu" ou de "la Volonté et la Yoga", en voyant la constante dégradation des Atlantéens, était grand 788, et la destruction des enfants de Niobé par les enfants de Latone – Apollon et Diane, les divinités de la lumière, de la sagesse et de la pureté, ou le Soleil et la Lune au point de vue astronomique, dont l'influence provoque les changements dans l'axe de la Terre, les déluges et autres cataclysme [IV 414] cosmiques – devient ainsi très claire 789. La fable au sujet des pleurs intarissables de Niobé, que Jupiter transforme en fontaine à cause de son chagrin –  l'Atlantide couverte par les eaux – est un symbole non moins descriptif. Niobé, remarquons-le en passant, est la fille d'une des Pléiades, ou Atlantides, la petite-fille d'Atlas, par conséquent 790, parce qu'elle représente les dernières générations du Continent condamné. [IV 415]

Elle est bien vraie, la remarque de Bailly, qui dit que  l'Atlantide exerce une énorme influence sur l'antiquité. Il ajoute :

Si ces noms mythiques ne sont que des allégories, tout ce qu'ils renferment de vérité provient alors de l'Atlantide ; si la fable est une tradition réelle – si altérée qu'elle soit – l'histoire ancienne tout entière est leur histoire 791.

 786 Ibid, 322-336.

787 Voyez Apollodore au sujet de ce nombre.

788 Voyez "Les Fils de Dieu et l'Ile sacrée" [Doctrine Secrète, édition française, t., III. p. 271.]

789 Un des aspects de Latone est si occulte et si mystique, qu'on la fait reparaître même dans l'Apocalypse (XII) sous l'aspect de la femme vêtue du Soleil (Apollon), ayant sous ses pieds la Lune (Diane) et qui, étant enceinte, "criait en travail d'enfant, souffrant les grandes douleurs de l'enfantement". Un grand Dragon roux se tient devant la femme, prêt à dévorer l'enfant. Elle enfante l'homme-enfant destiné à gouverner toutes les nations avec une verge de fer et qui fut porté jusqu'au trône de Dieu – le Soleil. La femme s'enfuit dans la solitude toujours poursuivie par le Dragon, qui s'enfuit de nouveau et fait jaillir de sa bouche un torrent d'eau, lorsque la Terre vint en aide à la femme et absorba le torrent, et le Dragon parût en guerre contre les derniers de sa semence qui observaient les commandements de Dieu (Voyez XII, 1, 7), Toute personne qui lira l'allégorie de Latone, poursuivie par la vengeance de la jalouse Junon, reconnaîtra l'identité des deux versions. Junon envoie Python, le Dragon, pour persécuter et détruire Latone et dévorer son enfant. Ce dernier est Apollon, le Soleil, car l'homme-enfant de l'Apocalypse, "qui devait gouverner toutes les nations avec une verge de fer", n'est assurément pas le doux "Fils de Dieu", Jésus, mais bien le soleil physique "qui gouverne toutes les nations". Le Dragon, c'est le Pôle Nord qui chasse graduellement les premiers Lémuriens des territoires qui deviennent de plus en plus Hyperboréens et inhabitables pour ceux qui se développaient rapidement en hommes physiques, car il leur fallait désormais tenir compte des variations climatériques. Le Dragon ne veut pas permettre à Latone d' "engendrer" – au Soleil d'apparaître. "Elle est chassée du Ciel et ne trouve aucun endroit pour y accoucher" jusqu'au moment où Neptune, l'Océan, pris de pitié, rend immobile l'île flottante de Délos – la Nymphe Astéria qui se cachait alors aux yeux de Jupiter sous les vagues de l'Océan – sur laquelle Latone trouve un refuge et où le brillant Dieu Délios vient au monde, le Dieu qui, à peine né, tue Python, le froid et le gel des régions arctiques, dans les replis mortels desquels toute vie s'éteint. En d'autres termes, Latone-Lémurie est transformée en Niobé-Atlantide, sur laquelle règne un fils d'Apollon, ou le soleil – avec une verge de fer, en vérité, puisque Hérodote représente les Atlantes comme maudissant sa trop grande chaleur. Cette allégorie est reproduite dans son autre sens mystique (une autre des sept clefs) dans le chapitre de l'Apocalypse que nous venons de citer. Latone devint en vérité une puissante déesse et vit son fils être l'objet d'un culte (le culte solaire) dans presque tous les temples de l'antiquité. Sous son aspect occulte, Apollon est le patron du nombre Sept. Il est né le septième jour du mois et les cygnes de Myorica ont fait, à la nage, sept fois le tour Délos en chantant cet événement ; on représente sa lyre comme, ayant Sept cordes – les sept rayons du Soleil et les sept forces de la Nature – mais ceci ne constitue que le sens astronomique, tandis que" ce qui précède est purement géologique.

790 Voyez les Métamorphoses d'Ovide, VI.

791 Lettres sur l'Atlantide, p. 137.

792 Hésiode ; Les travaux et les jours, 143.

 

C'est tellement vrai, que tous les anciens ouvrages – en prose ou en vers – sont pleins de réminiscences des Lémuro-Atlantéens, les premières Races physiques, bien qu'étant les Troisième et Quatrième dans l'ordre de l'évolution de l'Humanité de la Quatrième Ronde sur notre Globe. Hésiode mentionne la tradition concernant les hommes de l'Age de Bronze, que Jupiter avait fait en bois de frêne et qui avaient des cœurs plus durs que le diamant. Revêtus de bronze de la tête aux pieds, ils passaient leur vie à combattre. D'une taille monstrueuse, doués d'une force terrible, des bras et des mains invincibles étaient attachés à leurs épaules, disait le poète 792. Tels étaient les géants des premières Races physiques.

Les Iraniens ont dans le Yaçna IX, 15, une allusion aux derniers Atlantéens. La tradition soutient que les "Fils de Dieu", ou les grands Initiés de l'Ile Sacrée, profitèrent du Déluge pour débarrasser la Terre de tous  les  Sorciers  qui  se  trouvaient  parmi  les  Atlantéens.  Le  verset en question s'adresse à Zarathoustra comme à l'un des "Fils de Dieu". Il y est dit :

 Toi, ô Zarathoustra, tu obligeas tous les démons (Sorciers), qui parcouraient jadis le monde sous des formes humaines, à se cacher dans la terre (tu aidas à leur submersion).

Les Lémuriens, ainsi que les premiers Atlantéens, étaient divisés en deux classes distinctes – les "Fils de la Nuit" ou des Ténèbres et les "Fils du Soleil" ou de la Lumière. Les anciens livres nous décrivent de terribles batailles entre ces deux races, lorsque les premiers, quittant leur pays de Ténèbres, dont le Soleil s'éloignait pendant de longs mois, descendirent de leurs régions inhospitalières et "tentèrent de séparer violemment les Seigneurs de Lumière" de leurs frères mieux favorisés des régions équatoriales. On nous dira peut-être que les Anciens ignoraient la longue nuit de six mois des régions polaires. Hérodote lui-même, plus instruit que les autres, se borne à faire [IV 416] mention d'un peuple qui dormait six mois de l'année et restait éveillé pendant les six autres. Pourtant les Grecs savaient fort bien qu'il y avait dans le Nord un pays où l'année était divisée en un jour et une nuit, de six mois chaque, attendu que Pline le dit clairement 793. Ils parlent des Cimmériens et des Hyperboréens et établissent une distinction entre les deux peuples. Les premiers habitaient le Palus Mocotide – entre 45° et 50° de latitude. Plutarque explique qu'ils ne constituaient qu'une faible partie d'une grande nation chassée par les Scythes – nation qui s'arrêta près du Tanaïs après avoir traversé l'Asie.

Ces multitudes guerrières vivaient jadis sur les bords de l'océan, dans d'épaisses forêts et sous un ciel obscur. Là le pôle touche presque la tête et là de longues nuits et de longs jours traversent l'année 794.

793 Hist. Nat., IV, 12.

794 Marius.

 

Quant aux Hyperboréens, ce sont des peuples qui, suivant l'expression de Solinus Polyhistor :

 Sèment le matin, récoltent à midi, rassemblent leurs fruits dans la soirée et les emmagasinent dans leurs caves durant la nuit 795.

Les auteurs du Zohar connaissaient eux-mêmes ce fait, car il est écrit : Dans le livre de Hammanunnah, l'antique (ou   l'Ancien),

nous apprenons... il y a sur Terre des pays qui sont éclairés, tandis que d'autres sont dans les ténèbres ; ceux- ci ont le jour lorsqu'il fait nuit pour les premiers et il y a des pays où il fait constamment jour, ou dans lesquels, tout au moins, la nuit ne dure que quelques instants 796.

L'île de Délos, l'Astéria de la Mythologie Grecque, ne  fut jamais située en Grèce, attendu qu'à cette époque ce pays n'existait pas, même sous sa forme moléculaire. Plusieurs auteurs ont établi que cette île représentait un pays ou une île, bien plus vaste que les petits coins de terre qui devinrent la Grèce. Pline et Diodore de Sicile la placent dans les Mers du Nord. L'un l'appelle Basilea, ou "Royale" 797 ; l'autre, Pline, la nomme Osericta 798, un mot qui suivant Rudbeck 799, avait dans les langues du Nord, un sens équivalent à celui d'Ile des Rois, Divins, ou Dieux-Rois – [IV 417] ou encore à celui "d'île, Royale des Dieux" parce que les Dieux y étaient nés, c'est-à-dire parce que les Dynasties Divines des Rois de l'Atlantide étaient originaires de là. Que les Géographes et les Géologues cherchent parmi le groupe d'îles découvert par Nordenskiold dans le voyage qu'il fit sur  la  "Vega"  dans  les  régions  arctiques 800.  Les  Livres  Secrets nous apprennent que le climat a changé plus dune fois dans ces régions, puisque les premiers hommes habitaient ces latitudes aujourd'hui presque inaccessibles. Ce fut un Paradis, avant de devenir un Enfer ; le sombre Hadès des Grecs et le Glacial Royaume des Ombres, où la Scandinave Hel, la Déesse-Reine du pays des morts "règne dans les profondeurs de Helheim et de Niflheim". Ce fut pourtant le lieu de naissance d'Apollon, le plus brillant des Dieux, dans le Ciel – astronomiquement – de même qu'il fut le plus éclairé des Rois Divins qui gouvernèrent les nations primitives, dans sa signification humaine. Ce dernier fait est admis en évidence dans l'Iliade, où il est dit qu'Apollon est apparu quatre fois sous sa propre forme (comme le Dieu des Quatre Races) et six fois sous la forme humaine 801, c'est-à-dire comme rattaché aux Dynasties Divines des premiers Lémuriens non séparés.

795 Op. cit., c. 16.

796 Qabbalah d'Isaac Myer, p. 139.

797 Diod., II 225

798 Op. cit., XXXVII, 2.

799 Vol. I, pp. 462-464.

800 Ces Iles furent trouvées "couvertes de restes fossiles de chevaux, de moutons, de bœufs, etc., au milieu de gigantesques ossements d'éléphants, de mammouths, de rhinocéros", etc. S'il n'y avait pas d'hommes sur la Terre à cette époque, "comment aurait-on pu trouver des chevaux et des moutons en compagnie des énormes antédiluviens ?" demande un maître dans une lettre (Bouddhisme Esotérique, p. 85). La réponse est donnée ci-dessus dans le texte.

801 Op. cit., IV, 239-262.

802 Il est bien prouvé que tous les Dieux, toutes les croyances religieuses et tous les mythes tiennent du Nord, grâce à plusieurs mots suggestifs qui ont pris naissance au milieu des tribus du Nord et qui y sont encore employés dans leur sens originel, mais, bien qu'il fût un temps où toutes les nations parlaient, "la même langue", les Grecs et les Latins attribuèrent un sens différent à ces mots "Un de ces mots est mann, man, un être vivant et aussi Manes, hommes morts. Jusqu'à présent les Lapons appellent leurs cadavres des manes (Voyage de Renard en Laponie, I, 184) ; Mannus et l'ancêtre de la race Germaine ; le manou hindou, l'être pensant, tiré de man, ainsi que l'Egyptien Menès et Minos, le Roi de Crète, juge des régions infernales après sa mort – sont tous tirés du même mot ou de la même racine.

 

Ce sont ces premiers peuples mystérieux, leurs pays – devenus aujourd'hui inhabitables – ainsi que le nom donné à l' "homme", tant mort que vivant, qui ont fourni aux ignorants Pères de l'Eglise l'occasion d'inventer un Enfer, dont ils ont fait une localité brûlante au lieu d'une localité glacée 802. [IV 418]

Il est naturellement évident que ce ne furent ni les Hyperboréens, ni les Cimmériens, les Arimaspes ou même les Scythes – que les Grecs connaissaient et avec lesquels ils communiquaient – qui furent nos Atlantéens, mais tous étaient les descendants de leurs dernières sous-races. Les Pélasges constituèrent certainement une des races-mères de la Grèce future et étaient eux-mêmes ce qui restait d'une sous-race de l'Atlantide. Platon le fait entendre en parlant d'eux, dont il est avéré que le nom vient du mot pelagus, la "grande mer". Le Déluge de Noé est astronomique et allégorique, mais il n'est pas mythique, car le récit est basé sur la même tradition archaïque d'hommes – ou plutôt de nations – qui furent sauvés pendant les cataclysmes, dans des canots, des arches et des navires. Personne n'oserait prétendre que le Chaldéen Xisuthrus, l'Hindou Vaivasvata, le Chinois Peirun – le "Bien-aimé des Dieux", qui le sauvèrent du déluge dans un canot – ou le Suédois Belgamer, pour lequel les Dieux firent de même dans le Nord, sont tous des personnages identiques, mais leurs légendes ont toutes pour origine la catastrophe qui engloba, à la fois, le Continent et les îles de l'Atlantide.

L'allégorie qui traite des géants antédiluviens et de leurs actes de sorcellerie n'est pas un mythe. Les événements bibliques sont en vérité révélés. Mais ce n'est ni par la voix de Dieu, sur le mont Sinaï, au milieu du tonnerre et des éclairs, ni par un doigt divin en traçant le récit sur des tables de pierre, mais simplement par la tradition provenant de sources païennes. Ce n'était certes pas le Pentateuque que répétait Diodore lorsqu'il traitait la question des Titans – les géants nés du Ciel et de la Terre ou, plutôt, nés des Fils de Dieu qui se choisirent, parmi les filles des hommes, des épouses qui étaient belles. Phérécydes ne citait pas non plus la Genèselorsqu'il donnait sur ces géants des détails qui ne se trouvent pas dans les Ecritures Juives. Il disait que les Hyperboréens étaient de la Race des Titans, race qui descendait des premiers géants et que c'était cette même région Hyperboréenne qui fut le berceau des premiers géants. Les Commentaires sur les Livres Sacrés expliquent que cette région était l'extrême nord, les Terres Polaires d'aujourd'hui, le premier Continent Pré- Lémurien, qui englobait jadis le Groenland, le Spitzberg, la Suède, la Norvège, etc.

Qu'étaient donc les Nephilim de la Genèse(VI, 4) ? Il y avait en Palestine des hommes Paléolithiques et Néolithiques, bien des siècles avant les événements que rappelle le Livre des Commencements. La tradition théologique fait de ces Nephilim des [IV 419] hommes couverts de poils ou des satyres, et ces derniers étaient mythiques durant la Cinquième Race, tandis que les premiers étaient historiques durant la Quatrième et la Cinquième Race. Nous avons expliqué ailleurs ce que furent les prototypes de ces satyres et nous avons parlé de la bestialité de la Race Atlantéenne à ses débuts et vers sa fin. Quelle est la signification des amours de Neptune sous une telle variété de formes animales ? Il devint un dauphin pour conquérir Amphitrite ; un cheval pour séduire Cérès ; un bélier, pour tromper Théophane, etc. Neptune n'est pas seulement la personnification de l'Esprit de la Race de l'Atlantide, mais aussi celle des vices de ces géants. Gesénius et d'autres auteurs consacrent un énorme espace à la signification du mot Nephilim et expliquent fort peu ; mais les Archives Esotériques démontrent que ces créatures velues étaient les derniers descendants des Races Lémuro-Atlantéennes qui eurent des enfants de femmes animales, d'espèces depuis longtemps éteintes et qui produisirent ainsi des hommes muets, des "monstres" suivant l'expression employée dans les Stances.

Or, la Mythologie, basée sur la Théogonied'Hésiode, qui n'est qu'un exposé poétique de traditions réelles, ou d'histoire orale, parle de trois géants, Briarée, Kottos et Gygès, qui vivaient dans une sombre contrée où ils étaient emprisonnés par Cronos pour s'être révoltés contre lui. Le mythe les dote tous les trois de cent bras et de cinquante têtes ; celles-ci représentaient les races, et les bras représentaient les sous-races et les tribus. Si l'on a présent à la mémoire que, dans la Mythologie, presque tous les personnages sont des Dieux ou des demi-dieux, puis aussi des rois et des simples mortels sous leur second aspect 803 et que dans les deux cas ce sont les symboles des terres, des îles, des pouvoirs de la nature, des éléments, des nations, des races et des sous-races, le Commentaire Esotérique deviendra compréhensible. Il est dit que les trois géants sont trois terres polaires qui ont changé plusieurs fois de forme, à chaque nouveau cataclysme, ou chaque fois qu'un Continent  disparaissait pour faire place à un autre. Le Globe entier est périodiquement bouleversé et, depuis l'apparition de la Première Race, il a été bouleversé quatre fois de la sorte. Cependant, bien que toute la surface de la Terre ait été ainsi transformée chaque fois, la conformation [IV 420] du Pôle Arctique et du Pôle Antarctique n'a été que peu changée. Les terres polaires se soudent entre elles, ou se séparent pour former des îles et des péninsules, mais restent pourtant toujours les mêmes. C'est pourquoi l'on appelle l'Asie Septentrionale "la Terre Eternelle ou Perpétuelle", et l'Antarctique " le Toujours Vivant" et "le Caché", tandis que les régions Méditerranéennes, Atlantiques, Pacifiques et autres, disparaissent et reparaissent tour à tour au milieu, puis au-dessus des Grandes Eaux.

 803 Ainsi, par exemple, Gygès ou Gyès (le membru) est un monstre aux cent bras et aux cinquante têtes, un demi-dieu suivant une version, et, suivant une autre, un Lydien, successeur de Candaule et roi du pays. On trouve le même dans le Panthéon Indien, où les Richis et les Fils de Brahmâ renaissent sous forme de simples mortels.

 

Depuis la première apparition du grand Continent Lémurien, les trois géants polaires ont été emprisonnés dans leur cercle par Cronos. Leur prison est entourée d'un mur de bronze, et la sortie a lieu en passant par des portes fabriquées par Poséidon, ou Neptune, c'est-à-dire en passant par des mers qu'ils ne peuvent traverser, et c'est dans cette région humide, où règnent d'éternelles ténèbres, que languissent les trois frères. L'Iliade en fait le Tartare 804. Lorsque les Dieux et les Titans se révoltèrent à leur tour contre Jupiter – la divinité de la Quatrième Race – le Père des Dieux se souvint des géants emprisonnés, qui pourraient l'aider à vaincre les Dieux et les Titans et à précipiter ces derniers dans le Hadès, ou, pour parler plus clairement, l'aider à précipiter, au milieu du tonnerre et des éclairs, la Lémurie au fonds des mers, afin de faire place à l'Atlantide, qui devait être submergée et périr à son tour 805. Le soulèvement géologique et le déluge de la Thessalie furent, sur une petite échelle, une répétition du grand cataclysme, et comme il était gravé dans la mémoire des Grecs, il fut confondu par eux, avec le destin général de l'Atlantide. De même aussi la guerre entre les Râkshasas de Lanka et les Bhâratéens, la mêlée des Atlantéens et des Aryens, au cours de leur lutte supposée, ou le conflit entre les Devs et les Izeds, ou Péris, devinrent, bien des siècles plus tard, la lutte des Titans séparés en deux camps ennemis et, plus tard encore, la guerre entre les Anges de Dieu et les Anges de Satan. Les faits historiques devinrent des dogmes théologiques. D'ambitieux scoliastes, des hommes appartenant à une petite sous-race née d'hier et constituant un [IV 421] des plus récents produits du groupe Aryen, entreprirent de bouleverser la pensée religieuse du monde et y réussirent. Durant près de deux mille ans, ils imposèrent à l'humanité pensante la croyance à l'existence de Satan.

804 Op. cit., VIII, 13.

805 Les continents périssent tour à tour par le feu et par l'eau : soit par des tremblements de terre et des éruptions volcaniques, soit par suite d'un affaissement d'un grand déplacement des eaux. Nos continents doivent périr par le premier de ces deux genres de cataclysmes. Les incessants tremblements de terre de ces dernières années peuvent être considérés comme un avertissement.

806 Voyez la Mythologie de la Grèce Antique de Decharme.

 

Mais comme plus d'un Helléniste est aujourd'hui convaincu –  de même que l'étaient Bailly et Voltaire – que la Théogonied'Hésiode est basée sur des faits historiques 806, les Enseignements Occultes ont moins de peine à se frayer un chemin jusqu'au mental des penseurs, et c'est pour cela que nous citons ces passages de la Mythologie dans cet  appendice, au cours de notre discussion au sujet du savoir moderne.

Les symboles que l'on trouve dans toutes les croyances exotériques sont autant de signes de ces vérités préhistoriques. La terre ensoleillée et heureuse, le berceau primitif des premières races humaines est devenu plusieurs fois, depuis lors, tantôt Hyperboréen, tantôt  Saturnien 807, exposant ainsi l'Age d'Or et le Règne de Saturne sous des  aspects multiples. Il était en effet caractérisé par bien des aspects – tant au point de vue climatologique, qu'au point de vue ethnologique et moral. En effet, la Troisième Race, la Lémurienne, doit être physiologiquement divisée en deux parties : la première androgyne et la dernière bi-sexuelle, et le climat des lieux qu'elle habitait se divisait en un éternel printemps et un éternel hiver, en vie et en mort, en pureté et en impureté. Le Cycle des légendes est sans cesse transformé par l'imagination populaire. On peut cependant le débarrasser des scories qu'il a ramassées sur sa route à travers les nations et à travers les innombrables mentals qui ont ajouté [IV 422] leurs Propres élucubrations exubérantes aux faits originaux Laissant un instant de côté les interprétations Grecques, nous pouvons leur chercher de plus amples corroborations dans les preuves scientifiques et géologiques.

807 Denis le géographe nous dit que la grande mer située au nord de l'Asie était appelée glaciale ou Saturnienne (v. 35). Orphée (V. 1077) et Pline (IV, 16) corroborent cette déclaration en établissant que ce furent ses gigantesques habitants qui lui donnèrent ce nom. Et la Doctrine Secrète explique les deux assertions en disant que tous les continents furent formés du Nord au Sud et que, de même que le changement subit du climat avait rapetissé la race qui y était née, en arrêtant sa croissance, de même, quelques degrés plus au sud, diverses causes avaient toujours produit les hommes les plus grands de chaque nouvelle humanité, ou race. Nous constatons cela jusqu'à présent. Les hommes les plus grands que l'on rencontre maintenant sont ceux des contrées du Nord, tandis que les plus petits sont les Asiatiques du Sud, Hindous, Chinois, Japonais, etc. comparez les Sikhs à la haute stature, les habitants du Pundjab, les Afghans, les Norvégiens, les Russes, les Allemands du Nord, les Ecossais et les Anglais, aux habitants des Indes Centrales et à la moyenne des Européens du continent. Il en résulte aussi que les géants de l'Atlantide et, par suite, les Titans d'Hésiode, sont tous des hommes du Nord.