Au sujet des "Principes" et des "Aspects"

 

Au point de vue métaphysique et philosophique, mais strictement Esotérique, l'homme, en tant qu'unité complète, est composé des Quatre Principes basiques et de leurs Trois Aspects sur cette terre. Dans l'enseignement semi-ésotérique, ces Quatre et ces Trois ont été appelés les Sept Principes, afin d'être plus facilement compris des masses.

 

PRINCIPES ETERNELS FONDAMENTAUX

  1. Atmâ, ou Jîva, "la Vie  Une", qui pénètre le Trio Monadique. (Un en trois et trois en Un.) 
  2. Enveloppe Aurique ; parce que le substratum de l'Aura qui entoure l'homme, est l'Akasha primordial et pur, universellement diffusé, la première pellicule enveloppant l'expansion sans limites et sans rivages de Jîva, la Racine immuable de tout.
  3. Bouddhi ; car Bouddhi est un rayon de l'Ame Spirituelle Universelle (ALAYA).
  4. Manas (l'Ego supérieur) ; car il procède de Mahat, le premier produit ou émanation de Pradhâna, qui contient potentiellement tous les Gounas (attributs). Mahat est l'Intelligence  Cosmique, appelée le "Grand Principe" 266.

ASPECTS TRANSITOIRES PRODUITS PAR LES PRINCIPES

  1. Prâna, le Souffle de Vie, le même que Nephesh. A la mort d'un être vivant,  Prâna redevient Jîva 265.
  2. Linga Sharîra, la Forme Astrale, l'émanation transitoire de l'Œuf Aurique. Cette forme précède la formation du Corps vivant et, après la mort, s'attache à lui, pour ne se dissiper qu'à la disparition de son dernier atome (le squelette excepté).
  3. Manas Inférieur, l'Ame Animale, le reflet ou ombre de Bouddhi-Manas, possédant les potentialités des deux, mais vaincu généralement par son association avec les  éléments de Kâma.

 

265 Souvenez-vous que nos Egos réincarnants sont appelés les Mânasapoûtras, "Fils de Manas" (ou Mahat), Intelligence, Sagesse.

266 Prâna, sur terre tout au moins, n'est donc qu'un mode de vie, un mouvement cyclique constant, de l'intérieur à l'extérieur et de l'extérieur à l'intérieur, une inhalation et une exhalation de la VIE UNIQUE, ou Jîva, synonyme de la Divinité Absolue et Inconnaissable. Prâna n'est pas la vie absolue, ou Jiva, mais son aspect dans un monde d'illusion. Dans le Theosophist de mai 1888, p. 478, Prâna est représenté comme étant "d'un degré plus subtil que la matière grossière de la terre".

 

[VI 200]

 Comme l'homme inférieur est le produit combiné des deux aspects : physiquement de sa Forme Astrale et psycho-physiologiquement de Kâma- Manas, on ne le considère même pas comme un aspect, mais comme une illusion.

L'Œuf Aurique, en raison de sa nature et de ses multiples fonctions, doit être bien étudié. De même que Hiranyagarbha, la Matrice ou Œuf d'Or, renferme Brahmâ, le symbole collectif des Sept Forces Universelles, de même l'Œuf Aurique renferme à la fois, l'homme divin et l'homme physique, et a des rapports directs avec eux. Dans son essence, comme nous l'avons déjà dit, il est éternel ; dans ses constantes corrélations et transformations, durant la marche réincarnatrice de l'Ego sur cette terre, c'est une sorte de machine au mouvement perpétuel.

Comme l'indique notre troisième volume, les Egos ou Koumâras qui s'incarnèrent dans l'homme, à la fin de la Troisième Race-Mère, n'étaient pas des Egos humains de cette terre ou de ce plan, mais ne le devinrent qu'à partir du moment où ils animèrent l'Homme Animal, en le dotant ainsi de son Mental Supérieur. Chacun d'eux est un "Souffle" ou Principe, appelé l'Ame Humaine, ou Manas, le Mental. Comme disent les enseignements :

"Chacun d'eux est une colonne de lumière. Ayant choisi son véhicule, il se dilata, entourant l'animal humain d'une Aura Akashique, pendant que le Principe Divin (Manasique) s'établissait dans cette forme humaine."

La Sagesse Antique enseigne, en outre, que depuis cette première incarnation, les Pitris Lunaires qui avaient tiré les hommes du sein de leurs Chhayâs ou Ombres, sont absorbés par cette Essence Aurique, et une Forme Astrale distincte est maintenant constituée pour chaque nouvelle personnalité de la série réincarnatrice de chaque Ego.

De sorte que l'Œuf Aurique, qui reflète toutes les pensées, toutes les paroles et toutes les actions de l'homme, est :

  1. Le conservateur de toutes les archives Karmiques.
  2. Le réservoir de tous les pouvoirs, bons ou mauvais, de l'homme, qu'il reçoit et distribue conformément à sa volonté – voire conformément à ses pensées – sous forme de potentialités de toutes sortes, qui deviennent ensuite des pouvoirs actifs : cette Aura est le miroir dans lequel les sensitifs et les clairvoyants sentent et perçoivent l'homme réel, et le voient, tel qu'il est, et non tel qu'il paraît être. [VI 201]
  3. De même qu'il fournit à l'homme sa Forme Astrale, autour de laquelle se modèle l'entité physique, d'abord comme fœtus, puis comme enfant et comme homme, le développement astral marchant de pair avec le développement de l'être humain, de même il lui fournit durant la vie, s'il s'agit d'un Adepte, son Mâyâvi Roûpa, ou Corps d'illusion, qui n'est pas son Corps Astral Vital, et après la mort, son Entité Dévachanique et son Kâma Roûpa, ou Corps du Désir (le Spectre) 267.

Dans le cas de l'Entité Dévachanique, il faut, pour que l'Ego puisse entrer dans un état de béatitude, comme le "Moi" de sa précédente incarnation, qu'il soit revêtu (métaphoriquement parlant) des éléments spirituels, des idées, des aspirations et des pensées de la personnalité aujourd'hui désincarnée ; autrement qui jouirait de la béatitude de la récompense ? Assurément pas l'Ego impersonnel, l'Individualité Divine. Il faut donc que ce soient les bonnes archives Karmiques du défunt, imprimées sur la Substance Aurique, qui fournissent à l'Ame Humaine suffisamment des éléments spirituels de l'ex-personnalité, pour lui permettre de se croire encore le corps dont elle vient d'être séparée et d'en recevoir les fruits durant une période plus ou moins longue de "gestation spirituelle". Le Dévachan est, en effet, une "gestation spirituelle" dans une matrice idéale, une naissance de l'Ego dans le monde des effets, naissance idéale et subjective qui précède sa naissance terrestre suivante, déterminée par son mauvais Karma, dans le monde des causes 268.

267 C'est une erreur que d'appeler "Kâma Roûpa" le quatrième principe humain. Ce n'est une Roûpa ou forme qu'après la mort, mais cela représente les éléments Kâmiques dans l'homme, ses désirs et ses passions animales, comme la colère, la luxure, l'envie, la vengeance, etc., qui sont enfantés par l'égoïsme et la matière.

268 Ici, le monde des effets, c'est l'état Dévachanique, et le monde des causes la vie terrestre.

 

En ce qui concerne le Spectre, le Kâma Roûpa est fourni par les résidus animaux de l'Enveloppe aurique, qui contiennent les impressions Karmiques journalières de vie animale, si plein de désirs animaux et d'aspirations égoïstes 269.

Or, le Linga Sharira reste avec le Corps Physique et se dissipe avec lui. Il faut alors qu'une entité astrale soit créée, qu'un nouveau Linga Sharira soit fourni, pour devenir le [VI 202] support de tous les Tanhas passés et du Karma futur. Comment cela s'accomplit-il ? Le Spectre médiumnique, "l'ange disparu", s'efface et se dissipe aussi à son tour 270, en tant qu'entité ou image complète de la personnalité qui existait et ne laisse dans le monde du Kâma Loka ou des effets, que le souvenir de ses méfaits et de ses pensées et actes coupables, que l'on désigne dans le langage des Occultistes sous le nom d'Elémentals Tanhiques ou humains. Entrant dans la composition de la Forme Astrale du nouveau corps dans lequel l'Ego, en quittant l'état Dévachanique, doit entrer conformément au  décret Karmique, les Elémentals forment la nouvelle entité astrale qui prend naissance dans l'Enveloppe Aurique et de laquelle il est dit souvent :

Karma attend au seuil du Dévachan, avec son armée de Skandhas 271.

269 C'est ce Kâma Roûpa, seul, qui peut se matérialiser dans les séances médiumniques, ce qui arrive parfois, lorsque ce n'est pas le Double Astral ou Linga Sharira, du médium lui-même qui apparaît. Comment est-il donc possible que ce vil amas de passions et de luxures terrestres, ressuscité et rendu conscient uniquement grâce à l'organisme du médium, puisse être accepté comme un "ange disparu" ou comme l'Esprit d'un corps humain défunt ? Autant dire que la peste microbienne qui s'attache à quelqu'un est un doux ange disparu.

270 Cela s'accomplit en un temps plus ou moins long, suivant le degré de spiritualité on  de matérialité de la Personnalité (dont ce sont alors les restes). Si la spiritualité domine, la Larve ou spectre s'efface très vite, mais si la Personnalité était très matérielle, le Kâma Roûpa peut durer pendant des siècles et – dans certains cas tout à fait exceptionnels – survivre même, avec l'aide de quelques-uns de ces Skandhas épars, qui finissent tous par être transformés en Elémentals. Voyez la Clef de la Théosophie, pp. 197 et seq., ouvrage dans lequel il n'a pas été possible d'aborder les détails, mais où l'on parle des Skandhas comme de germes des effets karmiques.

271 Clef de la Théosophie, p. 197 (3ème édition française).

 

En effet, l'état Dévachanique de rétribution n'a pas plutôt pris fin, que l'Ego se trouve indissolublement uni à la nouvelle Forme Astrale (ou plutôt se trouve entraîné à la suite). Tous deux sont poussés Karmiquement vers la famille ou vers la femme dans le sein de laquelle doit naître l'enfant- animal choisi par Karma pour devenir le véhicule de l'Ego qui vient de se réveiller de l'état Dévachanique. Alors, la nouvelle Forme Astrale, composée en partie de la pure Essence Akashique de l'Œuf Aurique et en partie des éléments terrestres des péchés et des méfaits punissables de la dernière personnalité est entraînée dans la femme. Une fois là, la Nature modèle le fœtus de chair autour de l'Astral, à l'aide des matériaux, en voie de développement, de la semence mâle sur le sol femelle. Ainsi grandit, du sein de l'essence d'une semence en décomposition, le fruit ou l'image de la semence morte, le fruit physique produisant, à son tour, dans son sein, une série d'autres semences pour des plantes futures.

Nous pouvons revenir maintenant aux Tattvas et chercher ce qu'ils signifient dans la nature et dans l'homme, en montrant de la sorte, combien il est dangereux de se livrer en amateur à un Yoga de fantaisie, sans savoir de quoi il s'agit. [VI 203]