LA THÉOSOPHIE ET LE MARIAGE
Question – Passons à une autre question : faut il qu'un homme se marie ou qu'il reste célibataire ?
Réponse – Cela dépend du genre d'homme que vous avez en vue. Si vous voulez parler d'un homme qui se propose de vivre dans le monde, qui, tout en étant un Théosophe sincère et sérieux, un travailleur dévoué à notre cause, est encore retenu dans, le monde par des liens et des désirs ; s'il s'agit, en un mot, d'un homme qui sent qu'il n'a pas encore renoncé pour toujours à la vie pour ne vouloir qu'une chose, une seule chose : connaître la vérité, et devenir capable d'aider les autres – certes, dans un cas pareil, il n'y a pas de raison pour empêcher cet homme de se marier, s'il veut se risquer à prendre un lot de cette loterie qui renferme plus de billets blancs que de prix. Vous ne pouvez pas nous croire assez absurdes et assez fanatiques pour condamner entièrement le mariage ! Au contraire, à l'exception de quelques rares cas d'Occultisme pratique, le mariage est le seul moyen d'empêcher l'immoralité.
Question – Mais pourquoi ne peut-on pas acquérir cette connaissance et ce pouvoir, tout en étant marié ? [371]
Réponse – Mon cher monsieur, il ne m'est guère possible de discuter avec vous des questions physiologiques ; néanmoins, j'ai une réponse à vous donner qui vous paraîtra sans doute suffisante pour vous faire comprendre les raisons morales que nous avons pour penser ainsi. Un homme peut-il servir deux maîtres ? Non ! Il lui est également impossible de partager son attention entre l'étude de l'Occultisme et une femme ; et s'il l'essaie, cela ne lui réussira, ni d'une part ni de l'autre. Car, permettez-moi de vous le rappeler, l'Occultisme pratique est une étude beaucoup trop sérieuse et trop dangereuse pour être entreprise par tout homme qui ne s'y voue pas entièrement et qui n'est pas prêt à sacrifier tout, lui-même avant tout, pour atteindre son but. Ce que je viens de dire ne s'applique pas aux membres de notre Section Intérieure, mais aux disciples qui sont décidés à suivre le sentier qui conduit au faîte le plus élevé. La plupart, sinon la totalité de ceux qui sont admis dans notre Section Intérieure, se compose de commençants qui se préparent, en cette vie, à suivre réellement ce sentier dans leurs vies futures.